Mes vacances en Alécanthia

J’ai la chance incroyable de pouvoir me rendre en Alécanthia aussi souvent que je le souhaite grâce à portail magique qui relie mon parc à un endroit très spécifique sur le continent de l’Alécanthia. Non, je ne vous dévoilerai pas où exactement. C’est un secret !
Cependant, dans mon incroyable bonté, je m’en vais vous raconter les vacances que j’ai pu y passer en juillet dernier. N’ayant planifié aucun voyage dans notre monde, car j’avais d’autres plans concernant ma saga, je me suis dit :
“Et si je faisais un petit tour en Alécanthia afin de retrouver des êtres qui me sont chers et passer un bon moment en leur compagnie, le temps d’une parenthèse dans le conflit imminent qui les attend ?”

Ainsi, voici mon histoire.

Je m’approchais près de mon saule pleureur et j’ouvris mon portail magique. Tendant le bras dans sa direction je caressais sa surface douce et froide. Je fis un pas, puis un autre, m’enfonçant de la sorte de plus en plus dans l’ouverture magique. En un très cours instant, j’étais passée de l’autre côté.

Mon arrivée semblait être passée inaperçue. Afin de ne pas attirer l’attention outre mesure, je me rendis dans la chambre d’Owney afin de lui emprunter des vêtements plus adéquats à mon séjour en Alécanthia. Ainsi parée d’une blouse blanche que j’avais soigneusement glissé dans mon pantalon marron, de bottes en cuir brun, d’une ceinture à besace, je quittais la zone pour redécouvrir la beauté des paysages du continent. Les habits du jeune marchand étaient réellement très agréables à porter. Le fait qu’ils soient amples pour ma corpulence (évidemment ils n’avaient pas été confectionnés pour une femme) ne me dérangeait pas le moins du monde. Au contraire.
En effet, le soleil qui brillait haut dans le ciel ce jour-là me donnait déjà chaud. Mes habits ne me collaient pas à la peau. Hors des remparts, je fermais les yeux un instant. Les rayons de l’astre solaire caressaient mon visage alors que je réfléchissais à l’endroit que je visiterai. Je ne me sentais pas d’attaque pour traverser tout le désert d’Ambrovör en direction du sud. Je préférais le calme des plaines. Enfin… pas si calme que ça puisque l’on prend le risque de se faire attaquer par des insectes géants affamés ! Comme il s’agissait de vacances je n’avais pas pris d’arme avec moi. Peut-être était-ce là une erreur mais je n’avais pas envie de modifier quoique ce soit à ce monde exceptionnel. Chaque chose devait rester telle quelle malgré mon passage.

En passant par les plaines, j’hésitais un instant. Il y avait un endroit que j’aurais apprécié de visiter mais j’aurais bien trop attiré l’attention et je voulais vraiment éviter ça. Alors je continuais ma progression dans le sud en marchant plusieurs heures. L’herbe était bien verte et parsemée de plusieurs petites fleurs de différentes couleurs. Des créatures des prés couraient et s’amusaient dans cette vaste étendue, sans se soucier de la touriste que j’étais. Je suis une bonne marcheuse mais honnêtement après cette traversée je commençais à avoir mal aux pieds. Les bottes en cuir c’est joli mais vraiment pas le mieux pour une longue marche. Heureusement pour moi, une agréable brise m’indiqua que j’étais proche du fleuve Caïssia. Je progressais donc dans la même direction jusqu’à atteindre ce dernier. Il coulait paisiblement, scintillant sous la lumière du soleil. On aurait pu croire qu’il était rempli de paillettes !
J’adorais cet endroit. La sérénité qu’il s’en dégageait. J’en profitais pour me déchausser et laver mes pieds dans le cours d’eau en les massant tranquillement. Je les essuyais ensuite dans l’herbe avant de remettre mes bottes. Le soleil avait entamé sa course descendante et il me fallait absolument regagner une ville ou un village afin d’y passer la nuit. Malheureusement pour moi, le fleuve Caïssia était bien trop large et profond pour que je ne décide de le traverser à la nage. Et puis, en toute honnêteté, je ne suis pas une grande nageuse… En général je me contente de flotter !

Alors que je marchais en long en large et en travers en réfléchissant à une solution, un embarcation s’arrêta à ma hauteur. Je souris, sachant pertinemment que la conversation qui allait suivre serait épique. Je ne me trompais pas. Le marin qui me héla possédait un accent encore plus prononcé que le mien. D’ailleurs, il fut surpris de ce dernier qu’il ne reconnaissait pas. Je lui dis alors la vérité : que j’étais une voyageuse qui venait de loin. Il me proposa de monter à bord pour me faire regagner le rivage opposé. J’eus droit à un “Bon voyage ptiote !” qui me fit sourire de plus belle. Je m’éloignais à peine qui m’interpela une dernière fois. Il avait pensé à une chose qui ne m’avait pas effleuré l’esprit avant qu’il ne m’en parle. Je venais de loin et n’avais pas de monnaie sur moi. Il me donna quelques flictas pour me permettre de payer une chambre dans une auberge du coin. J’aurais bien voulu refuser mais comment aurais-je fais sans son aide ? Je lui ai alors promis de rembourser ma dette d’une façon ou d’une autre malgré ses rechignements. Nous nous séparâmes là et je poursuivis ma route toujours vers le sud. Cependant, je n’étais pas bien sûre de savoir vers quelle ville je me rendais. Selon mon estimation j’étais loin de Roïsthia, j’étais très certainement plus à l’ouest. Je décidais de remonter le long du fleuve. Ainsi je tomberai sans hésiter sur le village de Cazbellec.

Le ciel se teintait déjà de rouge orangé quand j’aperçus les arbres du petit bois qui entourait ce paisible hameau. Le spectacle était magnifique. Le village semblait fêter un événement particulier car des guirlandes de lanternes étaient suspendues sur la devanture des maisons.
Je savais où me rendre. Admirant le décor festif, j’avançais vers la taverne de Siann. Je poussais la porte et fut à moitié étonner de n’y trouver personne. Je supposais que les habitués étaient quelque part en train de participer aux festivités. Le tavernier ne devait pas être bien loin car il n’avait pas verrouillé la porte. Je tentais un “Tavernier ?” auquel seul un faible écho répondit. J’en profitais pour admirer le lieu. Une taverne sobre mais conviviale. L’étalage derrière le bar était rempli de diverses boissons. Je tournais la tête vers la gauche. Plusieurs tables rondes étaient installées et les chaises avaient été disposées dessus.
J’étais fatiguée mais je ne pouvais rien faire d’autre qu’attendre Siann. Aussi, je m’approchais d’une table et descendit un siège sur lequel je m’assis. Le sommeil se faisait de plus en plus pesant et pas de tavernier en vue.

Je pense que je me suis assoupie là. Je n’ai aucun souvenir de ce qu’il s’est passé ce soir là.

Le lendemain matin je me réveillais tranquillement dans un lit assez confortable. Je paniquais car je ne comprenais pas ce que je faisais là. Alors que je réfléchissais aux événements de la veille, on toqua à ma porte. J’ouvris timidement. Siann se tenait devant moi. Il souriait tout en me demandant si j’avais bien dormi. Je m’excusais pour mon intrusion en bafouillant que je ne comprenais pas comment j’avais atterri dans cette chambre. Il ria aux éclats en me précisant que c’était lui qui m’avait emmenée là car il n’avait pas osé me réveiller au beau milieu de la nuit. Il m’invita à descendre afin de me substanter. Je le suivis en lui racontant que j’étais une voyageuse avide de magnifiques paysages et appréciant de découvrir les populations locales. Il me proposa ainsi de rester le temps de mon séjour, là, à Cazbellec. C’était vraiment une belle occasion pour profiter de la paix de ce lieu. Malheureusement, je n’en avais pas les moyens… Je lui montrais les quelques flictas que j’avais dans ma besace. Il me sourit et me dit : ” Cela tombe bien, c’est exactement le prix d’une semaine de nuités dans ma taverne !”
Je savais qu’il me mentait. Je lui remis les pièces sans rien dire, ne voulant pas offenser son hospitalité. Il se proposa de devenir mon guide durant ma semaine dans ce village tranquille.

J’ai vraiment apprécié le temps que j’ai passé avec les villageois. Ils étaient si gentils avec moi, l’étrangère à l’accent bizarre.
J’ai repris la route pour regagner le portail magique en prenant soin cette fois-ci de longer le fleuve ce qui m’a évité de devoir le traverser. J’ai pris plus de temps sur le retour mais ce n’était pas grave. J’avais pu admirer d’autres paysages.
La prochaine fois je visiterai d’autres lieux !


S.Owl

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