Vos mots, mes maux

Vous savez, nous affrontons chaque jour, tous autant que nous sommes, des préjugés. Le regard des autres n’est pas toujours facile surtout lorsqu’il est empreint de jugement.
Aujourd’hui je vais vous parler à cœur ouvert de ce que moi je dois affronter.

Pour me résumer en quelques phrases, je suis une jeune femme d’une trentaine d’années, célibataire, qui aime voyager, écrire, déteste sortir faire la fête, traîner dans les bars etc. Je suis aidante familiale. Pour vous expliquer ça simplement on peut dire que je suis le pilier dans ma famille. Une situation qui peut être difficile à vivre quand on a nous-mêmes des soucis mais que nous ne le montrons pas afin de ne pas affecter la structure de l’édifice.
Je pense qu’avec ces quelques mots vous entrevoyez peut-être déjà ce qui pose problème à certains individus en mal de vivre, en mal d’exister ou tout simplement à ceux qui ont besoin de juger la vie des autres tellement la leur est chiante à crever. Il se peut même que vous en lisant ma courte description vous avez porté un jugement. Pourquoi ? Est-ce que la façon dont je mène ma vie est censée vous regarder ou vous déranger ?
Est-ce que cela vous affecte vraiment si au lieu d’aller chez Macdo je préfère acheter un burger dans une brasserie ? Comment cela n’a rien à voir ? Bien sûr que si. Visiblement, lorsque nous portons notre regard sur quelqu’un, chacun de ses choix est scruté à la loupe.

Vous vous demandez certainement pourquoi j’ai décidé d’écrire cet article aujourd’hui. Eh bien hier je suis allée à un événement de ma commune. Un événement qui me plaisait beaucoup car on devait visiter les recoins cachés et franchement ça c’est génial pour une romancière. Le hic c’est que la secrétaire m’a très mal renseignée et de ce fait je n’ai pas pu faire la visite car elle était à 10h30 et non 12h… Bref. On a regardé une courte vidéo montrant la beauté de la ville sur grand écran. Ensuite, nous avons été invités à nous rendre à l’étage pour festoyer tous ensemble.

J’étais contente de pouvoir discuter avec des personnes que je connaissais (car je suis une grande timide et que j’ai toujours du mal à aller vers les autres…) mais aussi oser rencontrer de nouvelles personnes. D’ailleurs je suis ravie d’avoir parlé avec Marylis, ou encore avec mes nouveaux voisins.

Vous vous doutez que tout ne s’est pas si bien passé si je vous écris maintenant. En effet, dans la masse de monde il y avait une personne. Une personne que je trouvais déjà toxique car elle me rabaissait par le passé. Toujours le mot pour me faire comprendre que j’étais “bête”.
Cette personne arrive vers moi et commence à me questionner. Où je vis ? Seule ? etc.
Pour informations, je vis en collocation avec ma maman et ma petite sœur. Cette dernière souffrant d’un handicap mental. Vous comprendrez ainsi peut-être mieux la notion d’aidant familial. Cependant, il faut savoir que cette situation de collocation me convient parfaitement. J’ai l’étage pour moi. Il n’y a que la cuisine que j’ai en commun. Et même si ce n’était pas le cas. Qu’est-ce que ça peut faire ?
Donc cette personne a commencé à me dire que ma situation familiale était toxique (avec ses propres mots bien entendu) et que je me pourrissais la vie et bla et bla. D’où tu te permets de me juger ? Est-ce ta vie ? Je ne crois pas. Vis-tu les choses à ma place ? Non plus.

La beauté de ce monde réside dans le fait que nous soyons tous différents, avec une sensibilité, une approche des choses qui nous sont propres.
Avoir de tels propos envers quelqu’un, n’apporte rien de bon. Déjà parce qu’on en a rien à faire de vos jugements mais surtout parce que regardez vous dans le miroir avant d’aller regarder ce qu’il se passe chez les autres. Si vraiment vous vous sentez le besoin de juger un individu, commencez réellement par faire une introspection et vous remettre en question. Quelque chose ne va pas dans votre vie et il faut que vous trouviez quoi afin d’être heureux sans avoir cette nécessité de nuire à autrui.

Vos vies sont si tristes et si vides que vous avez besoin d’aller vous mêler de celle des autres ?
Qu’est-ce que ça peut faire que je fasse ci ou ça ? L’important n’est pas que je sois heureuse et que j’aime ma vie ?
Si j’avais une quelconque importance pour cette personne elle m’aurait plutôt demandé ce à quoi j’aspirais, si j’avais ce que je désirais. Face à ma réponse qui aurait été : “Oui, merci je suis très heureuse comme ça.” Elle m’aurait répondu : “Tant mieux ! C’est parfait. Tout ce qui compte c’est ton bonheur.”

Une seconde personne est arrivée. Que je côtoie dans le cadre des médiévales ou d’autres événements culturels de la commune. Cette personne a mis la première devant sa faiblesse. Ce monsieur lui a dit à quel point j’étais une bonne personne : joviale, avenante, intelligente et passionnée. Son interlocuteur n’a pas trop apprécié, je l’ai bien senti. Il a été piqué au vif. Il s’est senti obligé d’admettre que “j’avais de la réflexion”. Y a des personnes qui ne le savent pas, mais elle nous sauves de parasites. Juste en venant, en ayant les bons mots au bon moment. Donc merci à celles et ceux qui nous sauves des personnes qui sont toxiques.

Pour les autres :
Arrêtez de juger les gens.
Arrêtez de vous dire que ce vous pensez de leur vie est plus important que ce qu’eux veulent faire de leur vie.
Vous blessez les autres.
Vous êtes mal vus.
Vous passez pour des personnes aigries qui n’ont pas de vie.

Foutez-nous la paix bordel !

Nous sommes heureux. Si ça vous dérange allez donc voir ailleurs si nous y sommes !

Je m’appelle Sophie, j’ai la trentaine. Je suis célibataire et fière de l’être. J’aime ma liberté. J’aime voyager. Je suis passionnée par mon métier de romancière.
J’ai la vie que j’ai. Elle me convient.

Chaque évolution arrive au moment où elle le doit.

S.Owl